le 2eme 8c d 'une folle de cailloux !
"Max power", 8c !
En 2005 , j'ai fait mon premier 8c, Vizija à Osp (Slovénie). C’était l’année ou je me suis entrainée beaucoup sur la résine pour les compétitions, mais ca n’allait pas trop…
En fait je n’étais plus très motivée pour la compète. J’ai donc profite de la bonne forme et fait la voie assez rapidement…je ne sais pas si c’est la résine qui m’a aidée ou juste la motivation.
Je suis devenue aussi la première Slovène a enchainer un 8c…apres c’est Natalija Gros qui a fait Histerija 8c+ et Mina Markovič le 9a…
Le 9a+ un jour, reste pour Janja, la jeune mutante slovène, j’imagine...
.....en 2005, dans "Vizija", à Osp en Slovénie... ca nous rajeunit pas !
Je suis plutôt une grimpeuse « à vue », et les années après avoir fini la compétition en 2006 , j’avais des autres projets, a mon avis plus intéressants que les voies dures ou il faut mettre beaucoup d’essaies.
Les grandes voies, le « trad », découvrir les falaises de L’Espagne, du Sud de France…
Et puis j’ai croisé un Français bien sympa…et je suis restée en France. Nous avons deux petits garçons maintenant, nous voyageons moins, mais ma passion pour la grimpe reste pareille.
J’ai grimpe tout le long des deux grossesses et qqs semaines après. Une folle de cailloux !!
Une de meilleures falaises, pres de notre maison aux Houches (Chamonix) , est Bionnassay.
On y va souvent, car c’est beau la haut (1500m), on peut grimper même en hiver quand ça caille à mort dans la vallée (inversion de la température). En été il faut y monter un peu plus tôt pour profiter de l’ombre.
Max Power, 8c : Le nom de voie est un hommage a Maxime Bonneville, un bon ami de Nico qui est mort dans une crevasse de la Vallee Blanche en février 2011.
Je connaissais les mouvements de la voie bien avant mettre mes doigts dedans.
Quand j’étais enceinte de Tommy (en 2011) j’ai assuré Nico dedans. Je connaissais bien le pas de bloc, ou il tombait souvent. Un mouvement très loin..
Nico a réussi de faire le « first ascent » en mars 2011. Depuis la voie n’avait pas beaucoup de répétitions, une dizaine de grimpeurs locaux je dirais.
Nico m’a dit qu’il faut que je fasse la première féminine. Mais je n’ai pas pris ce challenge très sérieusement. Je suis allée voir les mouvements bien sur, mais je n’ai pas de tout réussi à passer le crux, ni la suite, un deuxième jetée.
Ça m’a paru impossible et j’ai accepté ça. Mais après avoir enchainé toutes les voies du secteur, je trouvais ça dommage que j’aie plus rien à faire a Bionnassay.
En décembre dernier, je suis donc allée encore une fois voir si je trouve une solution.
Et je l’ai trouvée !
Une réglette ,qui fait mal aux doigts et un pied super haut… Le mouvement restait très aleatoire...
je l’ai réussi une fois sur trois juste en essayant le mouve.
C’était tout dans le pied, le bassin…arriver a amener le bassin bien au dessus du pied et pousser dans la bonne direction .Il fallait bien sur tenir les prises aussi.
Le meme jour j’ai trouve aussi la solution pour le deuxieme jetee…en faisant deux mouvements de plus ce n’étais plus un vraie jetée. Il fallait juste tenir une prise ou plutôt «une chose »….je trouve ça miracle que ça tient, mais ça tenait.
Alors j’ai mis un ticket sur « la chose » pour ressembler plus a une prise !
La suite est moins dure, mais il reste 9 mouvements tout a la fin, je dirais un petit 7c ou on peut très bien tomber avec les avant-bras petés et coudes en air.
Cet hiver les conditions étaient vraiment pourris, la voie est restée mouillée plus que deux mois. Fin mars, début avril j’ai fait qqs essaies et commencé à apprivoiser la voie.
Doucement.
Je ne voulais pas de tout me mettre la pression !
Je n’ai rien à prouver à personne, je voulais la faire juste pour moi. Je suis tombée chaque fois au premier pas de bloc avec le pied très haut. Mais je commençais a y croire, car j’ai réussi à enchainer la suite sans trop de repos. Puis il pleuvait encore et j’ai pu y
retourner fin juin seulement. Mais là il faisait vraiment trop chaud ! Meme a l’ombre. Ca va si tu grimpes dans la zone confort, mais sur le niveau max+, c’est vraiment important que tout soit idéal.
Pour moi la température idéale est 15 dégrés, avec un peu de vent. Je pense que il y avait juste un jour, un matin en septembre que c’était vraiment ideal, et c’est ce jour la ou j’ai fait le crux pour la première fois. J’avais vraiment des super sensations ce jour la. Toutes les prises tenaient bien, vraiment plaisir a grimper! Je suis tombée au deuxième crux…c’était un peu dans la tête.
Ah cette tête, des fois ca serait mieux grimper sans !
Depuis cet essai, j’ai commence à stresser…je voulais la faire vite! .
La voie m’a prise la tête. Et je me rends compte que c’est chiant pour tout le monde ! J’ai envoyé mille sms pour trouver qqn tout en « jouant » avec les enfants…
je n’étais pas très présente dans leurs jeux....
Je culpabilisais… Et puis les conditions…d’abord il pleuvait pendant 4 jours. J’ai été sure que la voie allait être mouillée de nouveau ! Mais heureusement ce n’était pas le cas. Mais il commençait à cailler trop le matin (6degrés!) et arrivant au crux je n’ai pas de tout senti mes doigts.
Et puis, au soleil il faisait vite trop chaud. Entre les deux (vers 12h), j’ai eu soleil dans les yeux…mais j’ai compris que c’est le moins gênant vu que je connaissais la voie pas cœur. Mais avant de comprendre ca, j’ai fait un trou dans le doigt le plus important!!
Il me restait 3 jours avant de partir en Slovénie voir ma famille avec mes enfants. Il restait qu’une solution. Me reposer deux jour,s en esperant que la peau se ferme assez pour un essai dimanche matin juste avant de partir. Bon signe était que j’ai reçu sms de Liv Sansoz vendredi soir…
si je voulais grimper à Bionnassay dimanche matin…quelle coïncidence !
Mais, pour que tout ne soit pas si facile, Paco (1.5ans) à pleure la nuit (les dents) et j’ai été bien à l’ouest le matin. Une douche froide et ça allait mieux.
Nous nous sommes échauffées dans un 6c et 7a et j’ai tout de suite compris qu’il ne faut pas attendre le soleil ce jour, car il faisait doux. Je suis donc allée tout de suite dans la voie. Pas très bien échauffée, mais décidée de donner tout.
J’ai tremblé un peu, a cause de manque du sommeil je crois, j’ai du donc encore mieux me concentrer pour bien poser le pieds…c’est la clé de tout en fait !
Le crux …je tire bien sur mon pied, et .....« j’atteris » avec ma main pile dans le creux du trou plat…trop bien…il faut juste se reconcentrer pour le deuxième pas… il faut légèrement tourner le bassin pour que « ma chose » tient…ça tient, je cris un peu comme Sharma pour jeter au bac…
Je l’ai…trop bien. Il reste la partie la plus dure pour la tête…les mouvements soit disant faciles, mais si tu veux trop assurer, tu tombes. Je souffle bien, j’essaie de me calmer.. Je n’ai pas craqué dans la tête heureusement.
Quelques années plus tard, cet été 2016, à Bionnassay!
LA CHAINE ! TROP BIEN ! J’avais presque une larme dans l’œil !
J’avoue que c’est bien qu’un projet comme ça soit enchainé. Je suis montée 15 fois cette année, j’ai mis donc autour de 30 essais…mon record personnel !
PS : J’ai du enchainer encore un « 8c » ce même jour : la route en Slovénie avec mes deux garçons n’était pas facile…les bouchons, et surtout Paco qui a du avoir encore bien mal aux dents, car il pleurait non stop a la fin (il est très sage normalement et on en a déjà fait des voyages comme ca…) ; Tommy était sage, il essayait à le calmer, on a appelé Nico par téléphone, je me suis dit que ca voix allait le calmer, rien, même le première doliprane n’a pas fait l’effet…Je me suis dit qu’il faut juste que je reste concentre sur la route pour arriver saufs et sains à la maison... Mission réussi vers minuit. Encore un doliprane et nous avons tous dormi comme les bébés ! Quelle journée de ouf !
